STAIRWAY TO HEAVEN
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wild horses (sally)

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June Bowmann
June Bowmann


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MessageSujet: wild horses (sally) wild horses (sally) EmptyMer 10 Aoû - 9:32

Le soleil était à son zénith. Il tapait fort en cette longue journée d’été. L’air était irrespirable, la lumière aveuglante, l’ambiance étouffante. Autour de June les enfants couraient dans tous les sens, en train de rire et de jouer. Elle les observait. Elle voulait apercevoir les expressions de joie sur le visage de ces enfants, essayer de comprendre comment ils pouvaient accéder à ce bien être mais ils couraient si vite qu’elle ne voyait que leurs ombres aux formes imprécises se déplacer. Elle ne pouvait décidément pas comprendre.

Elle était assise dans le bac à sable, le dos légèrement courbé. Son corps, contrastant avec la lumière du jour, semblait si sombre. On ne voyait pas sa peau claire aujourd’hui, quelqu’un l’avait enveloppée de noir comme si elle devait être en deuil. Pourquoi, elle n’en avait aucune idée. Elle ne se rappelait d’aucune mort, d’aucune disparition. Elle sentait juste le sable encore humide coller à sa peau, passant la barrière de ses vêtements. L’agitation autour d’elle ne l’intriguait plus maintenant qu’elle se rendait compte qu’elle était seule. D’un coup, elle eut l’impression qu’elle avait toujours été seule. Aucune présence pour la soutenir, pour l’aider. Son cœur se serra, elle se retourna, chercha autour d’elle quelqu’un qui voudrait bien l’aider mais personne ne restait. Les images de sa mère s’enfuyaient à toute allure alors que les rires moqueurs résonnaient dans ses oreilles. Les rires cruels se faisaient de plus en plus assourdissants. June ne pouvait plus les arrêter, protéger ses oreilles de ses mains était inutile, secouer la tête et fermer les yeux l’était d’autant plus que les rires se faisaient de plus en plus forts. Elle ne pouvait supporter cette douleur lui poignardant les oreilles, lui brisant l’estomac, lui retournant les vertèbres et lui assourdissant le cœur. Les larmes ne pouvaient couler, la douleur était trop intense. A la place, elle cria. Elle cria à l’aide pendant ce qui lui semblait des heures. Personne ne venait, personne n’arrivait pour la délivrer. Elle était bloquée en position fœtale mais ses membres lui paraissaient retournés dans tous les sens. Son corps tout entier la brulait comme l’enfer lui-même mais elle ne pouvait bouger.

Elle avait cru être enfermée au Tartare pour l’éternité. Cette douleur qui l’emprisonnait de toute sa force l’avait pourtant relâchée. Elle était maintenant debout, délivrée de ses douleurs mais pouvant les oublier de par la gêne qui en était restée. Autour d’elle, l’endroit était vide encore mais elle ne se sentait plus seule. Etait-elle au paradis ? Non, elle ne croyait pas qu’il existât. Pourtant, un grand soulagement l’avait gagnée et elle était maintenant paisible, récupérant de ses peines. Elle voulait connaitre la cause de cette délivrance et sans qu’elle n’eut à chercher, elle était sure de déjà en connaitre la cause. Une présence s’était faite dans ce grand espace vide. Rapidement, June reconnu cette personne. Elle ne savait d’où elle connaissait ces longs cheveux bruns et ce regard noir mais elle les avait reconnus.

« Bonnie ? »

Elle connaissait aussi son nom, sans savoir comment. Pourquoi Bonnie venait à son aide elle n’en avait aucune idée mais elle semblait être la seule à pouvoir le faire. Etait-ce vrai ? June était-elle un cas si désespéré qu’elle ne pouvait être aidée que par cette personne ? A cet instant, June n’en avait que faire. Bonnie était là, et malgré sa démarche agressive et son regard dur, elle était là. Tout le reste qui semblait importer s’était évanoui et il ne restait plus qu’elles deux, Bonnie et June, enfin face à face.
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Sally Hotchkiss
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MessageSujet: Re: wild horses (sally) wild horses (sally) EmptyVen 12 Aoû - 13:00

Il y avait une musique dans sa tête. Ou dans la mienne, peut-être ; faire la différence devient de plus en plus difficile. Mais peu importe. La musique, voilà tout ce qui comptait en cet instant. Tout autour de moi, elle envahissait l’espace. Je n’avais pas conscience de mon corps – ce détail me dérangea un instant, et je me promis d’y repenser plus tard – ni des environs, mais j’avais conscience de la musique. Plus que cela, la musique était ma conscience. Peut-être était-ce l’inverse. Dans un cas comme dans l’autre, elles ne faisaient qu’un. Elle glissait sur ma peau, éclaboussait mon corps, en dessinait les contours, les formes et les dédales. Elle plongeait dans mes yeux, les colorait en bleu, et traversait leurs orbites pour ravager mon cerveau. Elle n’avait aucune harmonie. Par moment suave et caressante, elle me retournait à sa guise et devenait abrasive et violente, désespérée, avant de mourir sur une note morbide. Souvent, elle m’était familière, mais j’étais bien incapable de savoir ce qu’elle me réservait la plupart du temps.

Pour l’instant, elle était d’humeur lascive. Elle ondulait sur scène et coulait sur les cheveux blonds de la danseuse. Assise dans un coin, les bras autour de mes genoux, je l’observais, avec un mélange de mélancolie et de perplexité. J’enviais ses boucles dorées. Jamais, jamais je n’avais compris pourquoi elle était blonde et moi brune. Pourquoi ses yeux verts et pas les miens. Derrière le comptoir, j’arrêtai le temps et la regardai, faire la musique avec son corps. Un geste de la jambe, et la note s’allongeait. Un mouvement d’épaule apportait un crescendo. Immobile, je me perdais un instant dans ce labyrinthe de son et de bruit, quand une claque sur mon épaule me ramena à terre.

« Chuck, cours, vite ! » J’ouvrai les yeux – les avais-je fermé ? Sur scène, la danseuse ne bougeait plus, et la musique, sans s’arrêter, s’écoulait en une note sinistre, sourde, étouffante. Mon cœur se serra. De peur, de panique ou de crainte, je l’ignorais. Plus les secondes s’engrenaient, plus j’avais conscience du fait que je ne savais pas grand-chose, finalement. Je suivis le conseil qui m’avait été donné et me sauvais. Sans savoir quel démon me poursuivait, sans m'en préoccuper. Je me contentais de courir, à en perdre haleine, sans avoir l’impression d’avancer d’un millimètre. Pourtant, les paysages défilaient autour de moi, et plus vite encore, les années. Prise de vertiges, je serrai les poings, fermai les yeux, et m’efforçai d’avancer dans le noir. La vitesse doubla, et je me cramponnai au siège de la Cadillac, sous mes cuisses. La musique avait reprit de plus belle, avec ses virages en épingle et ses carrefours, et un crissement de pneu se joignit aux notes décousues quand la voiture freina. Une grippe sur mon bras, des murs en pierres rouges. « Tenez, vous n’avez qu’à l’appeler Cadi ». Et la femme aux cheveux aile-de-corbeau s’éloigna dans sa voiture incandescente.

Une main chaude recouvrait la mienne, nos doigts entrelacés. Autour de nous se dessinait les décors d’une rue pavée, éclairée à la bougie. La musique se déversait lentement, en des accords romantiques et sans passions. « Je t’aime Yasmine, si tu savais comme je t’aime ». Et le son de mon propre rire qui s’envolait et se perdait dans le ciel étoilé. Un tourbillon d'images. Puis d’autres rires, gras et vulgaires. Des rires d’alcooliques et de pétasses. Certains à moi, pas tous. « T’es pas payé pour te faire offrir des conso Sally ! Au boulot, ou c’est la porte, à coup de pied au cul en plus de ça ». Le carillon de la porte se mélangea à la symphonie alors que je rejoignais les rues de Londres. Le souffle du vent et le vacarme de la pluie prirent la relève. Je marchai, seule, toujours seule. Et toujours indécise, sûre de rien. Etait-ce le froid ou la solitude qui me glaçait les veines ? Comment savoir. Et puis je me rappelai du conseil qu’il m’avait donné. « Chuck, cours, vite ! » Alors je pris la fuite. Rien ni personne ne me suivait, ne se souciait de moi, et pourtant je courrai comme si mon pire cauchemar était à mes trousses. Bientôt, je constatai que mes jambes ne pouvaient plus me porter. Je redoublai de vitesse.

Et puis, quand il n’y eu plus rien devant ni derrière moi, je m’arrêtai. La musique elle aussi s’était arrêtée. Pour la première fois.

Il n’y avait plus rien.

Sauf elle. Elle était apparue de nulle part, avec ses grands yeux bruns qui dévoraient son visage. Je fronçais les sourcils, non pas parce que je ne savais pas qui elle était, mais parce que je ne savais pas qui j’étais non plus.

Chuck ? Cadi ? Yasmine ? Sally ?

La musique n’était même plus là pour m’apporter son aide.

« Bonnie ? »

Bonnie. Bonnie, Bonnie, Bonnie.

Et June. Enfin. Le décor immaculé s’anima alors. Une maison s’éleva, avec ses deux étages, son jardin, ses fleurs et ses rideaux aux fenêtres. Deux gamines qui jouaient sur le porche. Et June semblait si triste.

« Junie… » Que lui était il arrivé ? Je plongeai mon regard dur dans le sien et essayai d’en extraire toute peine, de m’en emparer et de la cacher dans mon cœur, dans l’espoir de voir un sourire étirer ses lèvres. J’étais faite pour supporter ces douleurs, pas elle. Pas ma Junie. Je m’approchai d’elle, d’une démarche indécise, et voulu prendre son visage entre mes mains, le serrer contre mon cœur, mais n’osais pas. J’avais peur de la casser.

« Pourquoi Junie ? Pourquoi maintenant ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? »
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June Bowmann
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MessageSujet: Re: wild horses (sally) wild horses (sally) EmptyDim 11 Sep - 6:29

La chaleur aux joues, le souffle court, les larmes interminables. Bonnie était là. C’était la seule chose sur laquelle June aurait du se concentrer mais les larmes l’enveloppaient de leur chaleur salée et bientôt elle flottait sur un océan de larmes. Elle faisait la planche, Bonnie toujours près d’elle. Le niveau de l’eau augmentait toujours plus vite mais jamais elles ne se noyaient. June avait retrouvé son calme, malgré les larmes qui ne cessaient de couler, en silence.

« Si tu savais, Bonnie. Si tu savais. »

Elle ne le savait pas elle-même. Elle voulut expliquer à Bonnie tout ce que leurs parents lui avaient fait endurer mais les images s’enchevêtraient dans sa tête. Les regards noirs, les cris, les bousculades, le mépris. Et une nouvelle fois, la panique prit le dessus.

L’eau n’était plus là mais June manquait d’air. Elle était asphyxiée par le « non » sonore de son père, par la tête qui se tournait de sa mère, par les diplômes jetés à sa figure, par la clé qui l’enfermait dans la maison, par les gravures des vieilles armoires, par le cuivre des casseroles. Le tourbillon de ses souvenirs l’emmenait dans un gouffre sans fin. La lumière douce qui avait jailli quand Bonnie était apparue s’éloignait trop vite, le soulagement n’était plus. La solution était là mais hors de portée, toujours plus difficile à atteindre. June se sentait tomber, tomber, toujours tomber sans rien semblant la rattraper. Le vertige était infini, l’effroi toujours plus grand.
D’un coup, tout s’arrêta. Le vide s’était fait, l’horreur avait plié bagage. Des bras entouraient son corps fébrile. Elle tremblait mais le calme revenait. Bonnie était revenue, elle ne l’avait pas abandonnée ; pas cette fois-ci.

« C’est trop dur à expliquer, Bonnie. Je ne peux pas, je n’y arrive pas. »

Elle ne voulait plus essayer de se vider, toute énergie l’avait quittée. Elle voulait juste que Bonnie la rassure, reste près d’elle quelques heures encore pour qu’elle puisse reprendre des forces. Elle était sa grande sœur après tout, elle serait bien capable de faire ça.

« Tu sais … »

June ne put terminer sa phrase, elle s’endormit.

*


Quand elle se réveilla, Bonnie était toujours là. Une table trônait au milieu de la pièce et June semblait reposer sur un lit. Quant à Bonnie, elle était assise à la table, tête penchée. June se leva, s’installa face à sa sœur et d’un ton décidé, légèrement agressif, lui ressemblant peu commença.

« Tu veux savoir ce qu’ils m’ont fait, hein ? »

Elle prit un moment pour assembler ses idées, pour assener ce qui s’était passé pendant toutes ces années correctement.

« A partit du moment où tu as disparue, ils m’ont oubliée. Ils ont fait comme si la fille qu’ils avaient perdu, c’était moi. Ils m’ont prise pour ce que je n’étais pas : toi. Il fallait toujours plus de vie, toujours plus d’entrain, toujours plus de rires. A leurs yeux, je suis faible. Je suis faible parce que je n’ai pas ta vivacité d’esprit, je suis faible parce que je n’ai pas autant d’énergie à dépenser que toi, je suis faible parce que je n’ai pas ton rire, je suis faible parce que je n’ose pas assez. La timidité n’est pas digne de Bonnie Bowmann alors il ne faut pas en faire preuve. Je crois qu’à un moment ou à un autre, ils ont compris que jamais je ne pourrais prendre ta place. N’étant pas une meneuse et n’ayant aucun charisme, ils ne pouvaient rien faire de moi. Alors au lieu de toujours me pousser à donner plus, ils ont fini par lâcher prise et m’ont montré toute la déception que je leur procurais. Je n’étais bonne qu’à rester à leur service puisqu’ils pouvaient tirer de moi nulle satisfaction. Je suis faible et ces jours-là ils m’ôtaient toute la force qu’il me restait. Henry m’a prise par la main et m’a emmené à Londres mais leur petit manège n’est pas fini pour autant. Tous les weekend je vais leur rendre visite, tous les weekend je vois le regard dur et sans expression de papa se poser sur moi, tous les weekend j’observe maman éviter de m’adresser la parole et tous les weekend je les entends répondre de loin lorsque je leur dit que je les verrai le dimanche suivant. »

Sur ces mots, la voix de June se brisa légèrement. Elle avait perdu sa force. Les scènes se rejouaient à nouveau près d’elle, la douleur se rapprochait – dangereuse, à l’affut. Levant les yeux qu’elle avait gardés rivés sur la table, June vit Bonnie qui la scrutait, qui cherchait à comprendre.

« Il n’y a rien d’autre à ajouter Bonnie. C’est ma vie pure et dure, aussi triste et pathétique qu’elle en à l’air. »

Le cynisme ne faisait pas parti des traits de caractère de June mais ici, au contact de sa sœur, elle n’était plus la même. Elle était la fille que ses parents voulaient qu’elle soit mais elle était n’importe qu’elle autre fille. Près de Bonnie, elle pouvait devenir n’importe qui. Elle pouvait devenir actrice, médecin, premier ministre. Peu importe, tout devenait possible. Elle pouvait être quelqu’un.
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