Je l’avoue, au départ, je n’en voulais pas. Mais alors vraiment pas. En même temps, qui aurait pu m’en blâmer ? Est-ce qu’il est spécifié quelque part que donner des cours de musique à quelqu’un vous permet de changer d’air, de perdre votre mélancolie destructrice et votre air sombre ? Ce n’est écrit nulle part sauf dans la tête de Louison. Mais sur une chose elle n’avait pas tort : mon loyer n’allait malheureusement pas se payer tout seul. Et puis, mine de rien, la solitude de mes journées commençait à me rendre aigri, ce que je ne voulais pas. Alors de mauvaise grâce, je l’ai reçu chez moi. C’est ainsi que cette histoire de mélodie oubliée est venue hantée mes nuits et mes jours, comme elle le faisait déjà pour elle. C’est devenu une obsession si grande que quand je m’assois sur le tabouret du piano, je commence à la jouer inconsciemment. En plus, j’ai trouvé en Sally plus qu’une élève, une amie. On se confie – chose que je fais rarement et que pourtant j’ai terriblement besoin –, on parle, je lui apprends et j’en apprends en même temps. Un vrai échange, quelque chose de sain, mais qui cache cette recherche perpétuelle de notes perdues.

Si ce n’était pas ma cousine, ce serait probablement ma meilleure amie, ou encore ma petite amie. Peut-être plus ma petite amie qu’une simple amie, d’ailleurs. Parce que depuis toujours je l’aime éperdument. Mais ne vous y trompez pas, cet amour est sain, je n’ai jamais fait dans l’inceste. Elle a toujours été là, elle et sa connaissance, dans les grands moments de doute, dans les grandes catastrophes de mon histoire. Avec son rire, avec ses histoires à dormir debout, ses grandes tristesses sans fondement, elle change mon atmosphère, ne la rend pas meilleure, mais la rend si différente que tout revient à sa place grâce à elle. Ma bouée de sauvetage. Et bien plus encore. Ma seule famille. Mon seul lien finalement avec quelque chose que je chérissais inconsciemment et que j’ai perdu si vite. C’est mon trésor, en somme. Mon précieux, si j’ose dire. Parfois je songe que sans elle mon caractère passif serait tombé dans un tel état de noirceur que je ne serais pas comme je suis aujourd’hui. Grâce à elle. Le sait-elle ? Peut-être. Mes remerciements sont généralement traduits par des câlins et des baisers. Pourtant je n’en pense pas moins.

Lost her behind the station. Lost her behind the moon. Operator, operator dial her back. Operator put me through. Ahuuuh, Satellite gave up the ghost too soon. Rising on the thermals. She calling in and out the blue. Ahuuuh, carried her off on a silver spoon. I loved her too long, don’t take her too. Oooohhh ohhhhhhh. Oh how he crossed us on that fate. your path in my own satellite
What a mess a little time makes to us. when time and place collide. Operator, operator dial her back
Operator, operator don’t take her too. I loved her too her long, don’t love her too. Operator, operator dial her back. Operator, operator don’t take her too. I love her too her long, don’t love her too,
don’t love her too. Oooohhh ohhhhhhh… (the kills, satellite.)